Les enfants à troubles du spectre autistique (TSA)

Les enfants à troubles du spectre autistique

Les troubles du spectre autistique (TSA) constituent un ensemble de syndromes qui se caractérisent par:

  • une atteinte qualitative de la communication sociale
  • une présence de comportement répétitifs et/ou d’intérêts restreints
  • une altération au niveau du traitement de l’information sensorielle

Les élèves présentant un TSA ont comme caractéristique un déficit de la communication sociale qui implique des difficultés au niveau des interactions sociales et des perturbations des intérêts et des comportements. Il existe une grande diversité de fonctionnement parmi ces élèves. Ils peuvent passer inaperçus ou présenter des particularités sur le plan sensoriel, moteur et cognitif.
Ces enfants n’ont pas décidé de se retirer du monde mais ils rencontrent des difficultés à comprendre des situations qui nous sont familières. Ceci peut les empêcher d’y participer spontanément ou de manière appropriée. Ils ont aussi du mal à discerner la logique organisationnelle de l’école.

Les TSA évoluent tout au long de la vie en fonction de l’âge de la personne, de ses expériences, de son développement et de la qualité et de l’intensité de son accompagnement. Une détection et une intervention précoce et spécifique sont les gages d’une meilleure évolution.

Un individu sur 110 est touché par ce trouble. Les TSA touchent toutes les classes sociales, origines culturelles et ethniques. Ils affectent davantage les garçons que les filles (4 garçons pour une 1 fille).

Les symptômes du spectre autistique se classent de léger à sévère. Dans environ 60% des cas ils sont accompagné d’une déficience intellectuelle de modérée à sévère. Cela signifie que pour 40% des situations, le potentiel intellectuel est normal voire au-dessus de la norme. Ce sont les capacités sociales plus ou moins développées qui vont alors déterminer les modalités d’intégration de la personne. Actuellement des études suggèrent que près de 50% des personnes touchées par un TSA auraient un potentiel intellectuel dans la norme.

Ces enfants présentent certaines caractéristiques:

Une altération qualitative des interactions sociales

  • Les personnes présentant un TSA ont généralement de la difficulté à décoder leurs propres états émotionnels et ceux des autres personnes. Ils ont du mal à attribuer des pensées et des sentiments à leurs semblables et à eux-mêmes. Ils repèrent mal les aspects sociaux de la communication (distance à respecter vis-à-vis de l’interlocuteur, façon de regarder l’autre…). Un travail sur la lecture des émotions est nécessaire. Il leur faudra apprendre à relier les expressions faciales de la joie, l’étonnement, la colère ou la tristesse etc., aux émotions elles-mêmes.
  • Les personnes présentant un TSA ne comprennent pas ou difficilement les aspects sociaux de la communication (distance à respecter vis-à-vis de l’interlocuteur, façon de regarder l’autre, quand parler et quand écouter…). Un travail sur les compétences sociales est nécessaire. Il leur faudra apprendre les codes sociaux que les autres enfants comprennent intuitivement. Cette difficulté s’étend à la communication non verbale, comme les gestes ou les expressions faciales, qui devront aussi faire l’objet d’un apprentissage. Les comportements de partage des intérêts avec autrui ou le fait de participer à des jeux dont les règles sont implicites ne se développent pas spontanément et doivent être explicités et entraînés.
  • Tous les implicites doivent être explicités de façon concrète.

Une altération qualitative de la communication verbale et non verbale

  • Les compétences langagières peuvent varier entre une absence de langage, un langage pauvre et un niveau de compétence langagière plus ou moins dans la norme. Dans la plupart des situations les compétences conversationnelles sont altérées.
  • Lorsque les troubles langagiers sont manifestes, on observe des incohérences syntaxiques et logiques et parfois des inversions pronominales (ex : tu ou il à la place de je), de l’écholalie (répétition régulière de phrases ou de mots) et dans certains cas des néologismes (invention de nouveaux mots) ou une utilisation très formelle du langage. On observe également souvent une incapacité à traiter une communication verbale au second degré, tels une plaisanterie ou un jeu de mots. Les expressions figurées et idiomatiques sont aussi difficiles d’accès sans une explication.
  • Au niveau de la communication non verbale, on peut noter souvent un évitement du regard et une incompréhension des signes conventionnels comme «mettre le doigt devant la bouche» pour indiquer de se taire ou «lever le pouce» pour dire que c’est bien etc. Toutes ces compétences, quel que soit le niveau de l’enfant, peuvent se développer grâce à des apprentissages ciblés.

Intérêts restreints et répétitivité des comportements

  • Les comportements sont parfois ritualisés et les activités peuvent être restreintes et répétitives avec une sensibilité aux changements. Les enfants présentant un TSA ont tendance à maintenir une routine car ils manquent de repères dans leur environnement. Les changements peuvent ainsi être source d’angoisse lorsqu’ils sont imprévus. On remarque aussi une certaine rigidité de la pensée qui entraîne une difficulté dans le domaine de l’imagination et des concepts abstraits.

Particularités sensorielles et autres manifestations possibles

  • Particularités sensorielles et perceptives : hypo- ou hypersensibilité aux stimulis tactiles, auditifs ou visuels ainsi qu’aux sensations de froid et/ou de chaleur. La personne présentant un TSA a un traitement sensoriel différent. Elle a aussi parfois des problèmes d’ordre vestibulaire (équilibre) et proprioceptifs (sensation de la position du corps ou de la douleur).
  • Difficultés à recevoir simultanément des informations provenant de plusieurs canaux sensoriels. Ainsi il lui est difficile, par exemple, de considérer en même temps des stimulis visuels et auditifs.
  • Appréhension de l’environnement par détails et non dans sa globalité. Cela entraîne une difficulté au niveau de la construction du sens ainsi qu’au niveau de l’organisation dans la réalisation des tâches.
  • Difficultés au niveau de la motricité fine. Cette difficulté peut se remarquer au niveau du graphisme ou dans les tâches quotidiennes (lacer des chaussures, boutonner une chemise).

Les enfants avec un TSA – de par l’absence d’instinct social- ont besoin d’une intégration/inclusion en milieu scolaire ordinaire dûment préparée, parce que c’est un des vecteurs importants de développement pour eux. Mais dans la grande majorité des cas ( 98%), ils ne peuvent être en classe sans une AIS (assistant/e d’intégration scolaire) dont la présence permet précisément de créer le lien social et de développer la cognition sociale qui sont déficitaires chez ces élèves. Par ailleurs, les aménagements scolaires décrits dans la brochure ad hoc sont importants, mais difficilement mis en œuvre sans un/e AIS puisqu’ils ne peuvent être utilisés tels que décrits, mais doivent obligatoirement être personnalisés pour chaque enfant.

 

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